La Kafala judiciaire est une forme d’adoption juridique propre aux pays musulmans. Bien qu’étant assimilée à une tutelle en France, la Kafala exige néanmoins, pour le bien être de l’enfant, que les parents réunissent toutes les conditions psychologiques, physiques et matérielles nécessaires à son accueil. L’enquête sociale réalisée auprès des candidats est donc une étape préalable à toute démarche dans les pays concernés.
Comme pour une adoption simple ou plénière, les familles qui souhaitent candidater pour accueillir un enfant par Kafala doivent d’abord passer par une procédure censée mesurer leurs capacités d’accueil en tant que futurs tuteurs d’un enfant. Une évaluation sociale doit donc être faite pour évaluer le projet d’accueil et les conditions d’arrivée de l’enfant dans la famille. Au delà de la question matérielle, c’est avant tout le projet d’accueil qui est questionné. Etant souvent parents pour la première fois, les candidats à la Kafala doivent intégrer la notion de vulnérabilité psychologique de l’enfant qui a vécu un parcours d’abandon et peut avoir subi des traumatismes dans sa vie intra-utérine. Il est donc primordial que les parents tuteurs du jeune enfant puisse comprendre les enjeux liés à cette blessure d’abandon et les conséquences qui peuvent se manifester au cours de son développement.
De même, l’aspect culturel joue un rôle important dans cette procédure. Pour les autorités Marocaines ou Algériennes il est important que l’enfant accueilli puisse garder sa religion et sa culture d’origine. Officiellement, un non musulman ne peut pas accueillir un enfant par la Kakala. Par ailleurs, le droit musulman impose aux personnes qui recueillent un orphelin de ne pas cacher à l’enfant l’origine de sa filiation. Il n’est donc pas question d’effacer l’histoire de l’enfant suite à la Kafala, aussi douloureuse soit elle. Là encore, le rôle de l’adulte accueillant est de prendre en considération cela pour inscrire au quotidien cette histoire, et révéler à l’enfant avec des mots adaptés son origine.
L’enquête sociale en vue d’une Kafala se distingue donc des autres procédures d’adoption par son caractère spécifique tant au niveau juridique que sur l’aspect culturel et religieux qui revêt une importance capitale dans la démarche